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Actualiser ce que l'on est déjà !



Il y a quelques jours, j’ai reçu une maman avec sa fille de 5 ans pour des troubles de parole. Je les avais déjà rencontrées il y a quelques mois et l’enfant présentait un schlintement ( nom bizarre pour désigner le s/z et le ch/j qui sont prononcés avec une fuite sur les cotés de la langue). La petite fille a débuté la rencontre en restant assez discrète et quelques instants plus tard, elle a exprimé son envie d’aller jouer. Pendant ce temps, j’ai continué à questionner la maman. Elle a exprimé la difficulté de sa fille à dire les /ch/. L’instant d’après, elle s’est tournée vers son enfant et lui a dit: « Tu peux répéter chat » La puce s’est exécutée : « chat ». Je n’ai repéré aucune transformation. J’en ai fait part à la maman, qui est restée yeux grand ouverts, complètement scotchée. Elle a fini par me dire : « Elle sait le prononcer, je ne savais pas! » Je me suis amusée à lui répondre que c’était grâce à mon bureau magique, et qu’on y faisait des miracles! La maman n’avait juste pas actualisé les dernières données et avait gardé une ancienne version de sa fille. Combien de fois restons-nous accrochés à une ancienne version de nous, des autres? Combien de fois continuons-nous à évoquer des aspects de nous qui ne sont pourtant plus d’actualité? J’ai assisté il y a quelques semaines à une équipe éducative ( réunion scolaire avec tous les intervenants qui gravitent autour de l’enfant pour faire le point et envisager les accompagnements futurs)pour une enfant de cinq ans. Je l’accompagne en orthophonie depuis un peu plus d’un an. Lorsque je l’avais rencontrée, elle n’avait quasiment pas de langage et une communication non verbale assez « recroquevillée » ( elle me regardait très peu, son corps se montrait tout replié sur lui...) Chaque intervenant parlait d’elle selon ce qu’il avait repéré depuis le début d’année. Je me disais que cette jeune fille avait énormément évolué et que l’enfant dont on parlait n’existait déjà plus... Personne n’avait actualisé les dernières données de ce qu’elle offrait dans ses relations. Parfois, souffler sur les braises éteintes d’anciens soi, les ravivent et ne permet pas de s’ouvrir au nouveau.

J’ai une amie qui m’avait dit il y a de nombreuses années qu’à chaque fois qu’elle recevait un patient, elle prenait le temps de gommer tout ce qu’elle savait de lui. Je n’avais pas compris à l’époque. Moi, on m’avait appris à repérer tout un tas de choses, à les mettre bout à bout, à avoir des objectifs liés à l’hypothèse initiale. Beaucoup de linéarité, d’ordre. Aujourd’hui, je m’invite aussi à cette pratique pour sortir de toutes les conclusions, étiquettes, habitudes.... C’est pourquoi je ne reviens pas forcément non plus sur un sujet abordé la séance d’avant. Parfois, ce n’est plus requis parce que plus vivant dans l’instant dans le monde de la personne. C’est bien sûr au cas par cas et suivant ce que je perçois. S’ouvrir à la nouveauté de chaque instant. S’offrir le cadeau du moment. Une invitation à lâcher les repères.... J’aime dire « jusqu’à présent, je faisais ça ou je réagissais comme ça... ». Une invitation pétillante de tous les possibles !


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