La couleur est annoncée: cet enfant ne veut pas être là cet après midi.
Tigre sur le teeshirt et yeux tout noirs, non non et non , il ne montera pas sur la table.
Nous sommes trois thérapeutes à bosser ensemble et à recevoir ce garçon de trois ans plein de puissance. Trois ans/ trois thérapeutes. A priori , il fallait bien tout cela!
Il veut repartir, ne veut pas qu’on le touche.
L’une d’entre nous propose du dessin, et très vite Mélanie se retrouve allongée par terre à colorier avec lui.
J’enchaîne moi aussi. La maman est un peu en retrait et observe.
Emmanuelle soutient à la fois la mère et nous mêmes par sa posture assise.
Écriture d’une lettre à un fantôme, on découvre qu’il serait intéressant de lui apprendre à dire non à ce drôle de personnage invisible.
Début de lecture d’une histoire, quelques nains sont aussi passés par là. Chacune sort de son chapeau ou de ses boites à jeux les idées et objets qui créeront du lien avec l’enfant.
On est trois et on multiplie les idées. Une danse se crée menée de maître par ce petit garçon.
On suit le flow du mieux que nous pouvons, la séance de Neurolink s’éloigne peu à peu pour lui. L’accompagnement se fera autrement.
Magie du moment, Neurolink veut quand même se frayer un chemin. Ce sera alors pour la maman. Elle en a besoin, et son corps s’allonge sans rechigner sur la table.
Échec de la séance suite à un refus totalement assumé de l’enfant?
Je dirais plutôt que ce petit bonhomme de trois ans, dont la colère et l’opposition ont fondu quelques minutes après le début de séance de sa maman, a accompagné le mouvement de ce qui devait se vivre dans ce moment.
Du pleinement vivant. À nous de lâcher nos attentes et de suivre le flow.
Un voyage en imaginaire, des graines semées, des fantômes entendus et aimés.
Des corps apaisés.
Lâcher , lâcher lâcher. Leçon du jour engrammée.
Merci à ce bonhomme de nous avoir invitées dans cette danse du présent.
Texte de Virginie Rabier