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  • Photo du rédacteurVirginie Rabier Lenvoldeslucioles

La folie d’un système scolaire

Vous avez de la chance d’être chauve .

Oui, vraiment.

Je crois qu’autrement, si vous aviez encore eu quelques mèches sur le caillou. j’aurais pris un malin plaisir à vous en arracher quelques unes.

Il semblerait que la nature fasse bien les choses et vous évite la douleur d’une rébellion maternelle, que dis-je, d’une rébellion d’humaine.

Quand mon fils m’a raconté son oral, les abominations que vous avez pu lui dire, les singeries auxquelles vous avez fait appel, les moqueries et le ton condescendant que vous avez eu plaisir à employer, je me demande franchement quel était le réel intérêt de cet examen.

Êtes-vous payé à fragiliser un peu plus encore les jeunes, à les rabaisser?

Avez-vous le sentiment de gagner en hauteur en rabaissant l’autre?

Je vous assure qu’à partir d’aujourd’hui, vous allez prendre du grade. Pouvoir dans un même entretien dire à un jeune qu’il n’est pas créatif, qu’il n’est pas intéressant, mimer sa posture en se moquant, méritent que vous receviez la médaille du plus beau goujat.

En tous cas, vous éveillez ma curiosité et j’aimerais savoir ce qui peut faire souffrir votre cœur à ce point pour oser rabaisser sans frémir.

Est-ce vos chagrins, vos douleurs qui vous aveuglent ou quelques croyances totalement désuètes comme « il faut souffrir pour réussir », « t’es jeune et con », « je suis l’adulte et donc je sais, je me permets tout ».

Ce soir, j’ai écouté un cœur de jeune en colère et triste.

Je me suis sentie à mon tour en colère et triste de si peu d’écoute, de si peu de bienveillance.

J’ai dit à mon fils, sur le ton de l’humour, que j’irais bien lui péter quelques dents.

Je me suis sentie inutile face à cette méchanceté gratuite qui s’infiltre directement dans sa confiance.

Puis, j’ai eu de la peine pour ces adultes, en posture de sachants, vaniteux et tout puissants, persuadés d’avoir à apprendre la vie à ces jeunes. Nous prônons des valeurs de respect, d’écoute, de savoir être. Il serait grand temps que nous les investissions aussi vraiment. Il ne sert à rien de les brandir si aucune d’entre elles n’est incarnée réellement.

J’ai regardé mon fils et son cœur déjà vibrant d’humanité. J’ai observé sa capacité déjà à rebondir face à cet événement, à nommer ses émotions, ses réactions.

J’ai perçu sa sagesse face à cette rencontre pleine d’ego.

Je me suis dit que le monde allait peut-être briller un peu plus entre des mains plus aimantes, je me suis réchauffée le cœur en me disant aue nous avions de la chance de pouvoir être accompagnés par tant de jeunes qui en savent déjà tant.

Merci à vous cher monsieur, qui , grâce à votre impuissance et votre inhumanité du moment, avez fait refléter avec encore plus d’intensité la beauté de mon fils et de ces jeunes qui ont bien du courage d’évoluer à vos côtés.

Texte de Virginie Rabier

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