Bippppp….. son cœur a cessé de battre.
Juste comme ça, sans prévenir. Il a poussé son dernier souffle et a tiré sa révérence.
J’ai perçu quelques regrets dans son dernier élan, une dernière hésitation.
C’est comme s’il voulait me raconter l’histoire de sa vie, en l’espace d’un souffle …
Un cœur qui, dès les premiers jours de sa vie, palpitait, s’extasiait, donnait, recevait.
Premières expériences d’amours non réciproques, de petites trahisons, de grosses incompréhensions, de rejets, de sentiments d’abandon.
Le cœur commence à flipper.
Il craint pour sa vie, alors par Amour pour lui, il échafaude quelques murets. Puis des murs plus hauts, inviolables, insondables derrière lesquels il se sent plus en sécurité.
Ces carapaces ont appris à ne rien laisser passer. Elles ne font pas de tri et tout ce qui se présente au cœur vient s’écraser et laisser son empreinte sur les solides pierres.
Le cœur bat aussi moins fort. Il s’est mis en mode survie: pas trop de bruit, pas trop d’envies. Il apprend à raser les murs et à se faire discret.
La joie n’arrive plus à se faufiler. Les détecteurs sont programmés sur le mode danger.
Le cœur finit par se contenter de ce petit monde étriqué. Il y a construit sa grotte dont il est garant. Attention à ceux qui oseraient s’y aventurer sans avoir montrer patte blanche.
Un jour, ce coeur se laisse surprendre à humer de délicates odeurs venant d’autres cœurs. Il les goûte, elles l’inspirent.
C’est un peu comme un bouche à bouche qui lui redonnerait vie.
Le moniteur cardiaque se remet à danser, à dessiner des courbes qui ondulent.
Le cœur est un peu paumé. Il a peur, il sent ses murs qui s’effondrent. Tout en lui devient sensible. Il ressent tout si fort qu’il a l’impression qu’il va en mourir. Des années d’émotions qui s’animent à nouveau.
Il fait des allers retours dans sa grotte qui prend pourtant de plus en plus des airs de paillote.
Tout est histoire de choix maintenant….
Ce cœur là n’a pas pu, n’a pas osé…
Il a dégusté quelques bouts de ce gâteau plein de renouveau et de vie et puis, comme la belle au bois dormant, un des morceaux a dû rester coincé.
Il s’en est retourné d’où il venait. Et a préféré consolider encore plus fort ses murailles.
Il a fait encore quelques apparitions, en demi teintes.
Il donnait à moitié, laissait sur le pas de sa porte les tentatives d’amour.
Dans son dernier souffle, ce cœur a revisité tout ce chemin d’expériences.
Il s’est dit qu’il aurait pu, qu’il aurait dû oser encore plus. Il a vu tous les endroits où il avait refusé la tendresse, la joie, l’amour, trop occupé qu’il était à se protéger.
C’est ainsi, chuchota t’il. Peut-être aurais-je malgré tout, inspiré d’autres à ouvrir ce cœur que moi j’ai fermé.
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