Du haut de ses 12 ans, elle me fait découvrir le monde.
Elle recueille les animaux blessés qui d’instinct semblent se laisser guider jusqu’à elle. S’ils meurent, elles les enterrent, en prends soin.
Elle adore les plantes, la nature et joue avec elle.
Elle ne comprend pas que les gens continuent de jeter des détritus au sol , sur cette terre avec laquelle elle communique tant.
Elle a bien compris qu’une femme qu’elle croise souvent ne l’aime pas. Alors, elle a décidé de ne plus faire d’efforts.
On évoque alors les émotions des adultes, leurs réactions qui souvent n’ont rien à voir avec elle, mais qui en disent beaucoup sur eux-mêmes.
Elle est en joie à l’idée de retrouver bientôt un ami.
Elle est vivante, consciente.
Elle m’explique apprendre à dire non. Avant, elle ne savait pas faire. Aujourd’hui, elle trouve cela plus facile. D’ailleurs, c’est la première chose qu’elle m’a dite quand je lui ai proposé de la rencontrer dans sa chambre.
Oser dire non, c’est important m’assure-t-elle.
Elle réfléchit déjà à sa future habitation qui sera construite avec des matériaux qui respecteront la planète. Elle en discute avec ses parents, se renseigne.
Elle m’ébouriffe de tant de lucidité. Je la remercie pour ces partages et de mon côté lui traduit certains ratés d’adultes, pour qu’elle sache que rien n’est jamais vraiment dit ou fait contre elle. C’est juste eux qui déraillent.
Ce cœur est parfois bien embêté pour traduire les maux des grands. Elle a d’ailleurs du mal à lire, peut-être à décrypter ces codes créés par les humains .
Je l’ai quittée en lui disant que le monde avait besoin d’elle et de ses idées qui l’animent.
Moi, j’ai mesuré la chance que j’avais de rencontrer tant de beauté et de sagesse à peine dissimulées dans ces jeunes corps.
Adultes, nous pouvons nous détendre. Nous n’avons pas tant de choses à apprendre aux enfants.
Texte de virginie Rabier
Dessin de @adolieday (allez découvrir ses super créations)